Nature morte avec pêches, raisins, figues et grenades
Huile sur toile, cm H 63,5 x L 47. Avec cadre cm H 97,5 x L 85 x P 7,5
La toile, de très belle facture, représente une nature morte composée d’une splendide composition de fruits située dans un espace en plein air, dont nous apercevons certains éléments transparaître sur le fond.Au centre de la toile sont disposées, sur un plateau en argent, des pêches, des figues et du raisin.Au deuxième étage, posé sur des degrés en pierre, est représenté une riche grappe de raisins blancs, derrière laquelle les feuillages luxuriants des arbres servent de fond et de cinquième à la composition.Au premier plan, à côté des figues, se trouvent des cloches blanches grimpantes.Sur la droite, un grenadier est représenté partiellement, comme s’il était en partie caché par le cadre, expédient utile au peintre pour mouvementer la composition et impliquer l’observateur comme s’il faisait partie de l’environnement représenté.
L’œuvre est sans doute attribuée au peintre de natures mortes Maximilian Pfeiler, actif à Rome au début du Xviiie siècle dans l’orbite de Christian Berentz (Hambourg 1658- Rome 1722) et documenté de 1694 à 1721.Les documents relatifs à sa formation et à sa vie et carrière artistique sont encore peu nombreux.Cependant Gianluca Bocchi et Ulisse Bocchi en 2000 tracent un examen ponctuel de ses travaux certains et ceux qui peuvent être restitués, avec une certitude raisonnable, à son corpus d’œuvres.Il en ressort l’inclination de l’artiste à proposer des représentations de naturalia à l’aspect décoratif soutenues par un talentueux rendu pictural exprimé avec "libre et lâche discorsività picturale".Sa personnalité artistique se manifeste de manière autonome, bien qu’elle démontre la connaissance de la mise en page romaine utilisée par d’autres peintres contemporains.
La fréquentation du grand maître Christian Berentz représente une étape fondamentale dans la formation de Pfeiler, en mesure de motiver le raffinement de ses œuvres et les compositions scénographiques et capricieuses de la période mûre.Selon une tradition des naturamortistes, il utilisait des cartons préparés en atelier, reproposant dans ses toiles des éléments typiques et caractérisants.
La peinture présentée ici réunit de nombreux motifs expérimentés par Pfeiler dans le cadre de son activité réussie.Certains d’entre eux - des figues et d’autres fruits reflétés sur un plateau d’argent ;des pêches rougeâtres aux longues feuilles frisées ;le melon en tranches placé sur un plateau, la nappe brodée - dérivent des modèles de son premier maître, que Pfeiler inclut dans son répertoire en les combinant inlassablement dans des compositions de plus en plus exubérantes, typiques des instances décoratives de la nature morte baroque tardif.
Un corpus d’œuvres de petit format et commandées pour les salons bourgeois romains peut être rattaché à l’œuvre en objet.Pour la variété des motifs et la qualité avec laquelle ils ont été réalisés, ce tableau s’approche en particulier d’un tableau présent dans la collection privée, et placé ci-dessous en comparaison, où nous retrouvons les mêmes éléments caractérisants et une composition tout à fait similaire.Dans la comparaison entre les deux toiles on remarque quelques variantes, comme les citrons au premier plan, une poire entre les cloches et une feuille positionnée à la place d’un figuier.Au second plan, derrière la grappe de raisin noir, le peintre insère un grenadier.Maximilian Pfeiler réalise dans sa production plus mûre des compositions très complexes et riches, dans lesquelles il insère des putti, des tapis, des cristaux et des ensembles opulents de fleurs et de fruits.Suivant une mode qui était très en vogue à Rome dans la seconde décennie du Xviiie siècle, l’artiste collabore avec des artistes figuratifs pour la réalisation de grandes toiles décoratives.
Parmi celles-ci, citons les peintures du comte de Schönborn à Pommersfelden, où les putti sont de Francesco Trevisani et les toiles datées de 1721 du musée de Budapest où ce fut Michele Rocca qui collabora.
La Photothèque Zeri conserve une image d’une peinture très similaire, classée par Federico Zeri comme œuvre attribuable à Christian Berentz ou à un peintre actif à Rome dans son cercle.Les archives photographiques indiquent comme dernière provenance de l’œuvre le Musée Stefano Bardini de Florence, appartenant à la collection Corsi.
Maximilian Pfeiler acquiert au fil du temps une compétence technique particulière et nous pouvons aujourd’hui le considérer comme un peintre baroque tardif "libre, lâche, exubérant et élégant, doté d’une verve de style romain, greffée sur des installations de clair foncé nordique, capable de parvenir à des résultats d’excellence décorative absolue" (Bocchi, 2000).
L’œuvre est présentée avec un cadre guilloché contemporain en bois ébénité.
Nous nous excusons pour d’éventuelles erreurs de traduction pour l’italien.
S’il vous plaît cliquez sur le mot expertise pour lire l’expertise en français:EXPERTISE